Capitalisme - la vie des voyous continue

Le 20/11/2015

Dans Humeurs

Pas de halte pour le capitalisme et la course au monopole. Une fusion à 150 milliards de dollars se dessine. 

Des entreprises toute puissantes.
Rien n'arrête les multinationales dans leur course au gigantisme, et quelque part à la toute puissance. Le laboratoire américain Pfizer serait prêt à allonger 150 milliards de dollars pour racheter le labo irlandais Allergan, fabricant du traitement anti-rides Botox. 
On pourrait espérer que la but de ce rapprochement soit industriel, et permette des progrès dans la recherche à même de déboucher sur la mise sur le marché de nouveaux médicaments traitant des maladies sur lesquelles le monde est aujourd'hui impuissant.
On pourrait redouter que la motivation soit la mise en commun de moyens commerciaux, indistriels, administratifs, générant des coupes sombres dans les effectifs, avec la cohorte habituelle de chômeurs, désillusions, amertume, mépris de l'entreprise, irrespect de l'humain.
Que nenni! La raison principale annoncée serait fiscale. Pfizer est américain, et à ce titre paie un lourd impôt sur les sociétés. Allergan est domicilié en Irlande, où l'IS est trois fois moins élevé. La société fusionnante se domiciliera dans le pays de l'affaire rachetée, et envolés les millions de dollars d'IS payés par Pfizer à l'état américain! On est loin, très loin, de l'entreprise citoyenne! Mais cette opération pourrait être empêchée par le gouvernement américain qui tente de lutter contre ce type de manoeuvres proches de la fraude fiscale.
Qu'elle se fasse ou non, elle est symptomatique du comportement de voyou de ces entreprises géantes, qui se veulent au-dessus des lois, des Etats, et qui sont prêtes à tout pour gagner toujours plus d'argent.
Quel contre-pouvoir?
Il n'est pas sûr que l'Etat américain puisse interdire cette mega-fusion. On peut faire confiance aux juristes et fiscalistes de Pfizer pour trouver les subterfuges qui diminueront la base imposable aux EU et augmenteront celle en Irlande. Toutes les multi-nationales du monde sont rompues à cet exercice.
On voit partout que les Etas ne sont pas un très fort contre-pouvoir à ces géants capitalistes, qui font des chantages à l'emploi aussitôt qu'on veut contrôler un peu leur goinfrerie. Le seul contre-pouvoir possible est celui des consommateurs. Or chacun n'est rien quand il est pris isolément. Le salut passe par des groupements associatifs capables de déclencher des mouvements collectifs de résistance. C'était le pouvoir consumériste auquel Ralph Nader nous a fait rêver dans les années 60 et suivantes. Il semble aujourd'hui bien faible. Si personne n'arrive à lui redonner vie, alors les géants de l'industrie, du commerce, des services, de la finance, continueront à bafouer l'autorité des Etats et diriger nos vies.