Où l'homme s'arrêtera-t-il?

Le 24/08/2023

Dans Humeurs

On a greffé un rein de porc sur un humain. Grande victoire pour les uns, perspective d'un monde odieux pour les autres.

Cela fait maintenant plus d'un mois qu'un rein de porc fonctionne sur un être humain, sans aucune réaction de rejet. Il a fallu pour cela que le porc en question subisse des modifications génétiques, les expériences précédentes, dont françaises, avec des reins de porcs "normaux" ayant très rapidement échoué. 
Et le récipiendaire était en état de mort cérébrale, et avait fait précédemment don de son corps à la science.
"C'est une énorme victoire! C'est une avancée scientifique spectaculaire et un espoir énorme pour les patients... On n'aurait pas imaginé, il y a cinq ans, qu'on puisse arriver à de tels résultats et avancées", se réjouit Alexandre Loupy, directeur de l'unité de recherche INSERM.
Vraiment ?

En attente de greffe

L'objectif est bien évidemment de répondre à la pénurie de dons d'organes, qui est dans nombre de cas le seul espoir de rémission pour des malades. Près de 90 000 américains sont en attente d'une greffe de rein, seule capable de les sortir de la dialyse et des contraintes énormes qui handicapent considérablement leur vie. 20 000 personnes en France sont sur des listes d'attente.
Mais si le rein est l'organe le plus souvent greffé, le coeur, le foie, les poumons, le pancréas, une partie de l'intestin, peuvent aussi faire l'objet de greffes.
On peut aussi greffer des tissus tels que os, valve cardiaque, artères, veines, tendons, ligaments.

L'homme, le plus arrogant des animaux

La recherche sur des greffes à partir d'animaux n'est pas récente, même si elle ne fait pas la une des médias. Ce qui est nouveau dans le cas présent, et qui doit faire craindre le pire, ce sont les modifications génétiques apportées à l'animal dans le seul but de rendre compatible pour l'homme le rein qu'on entend lui prélever.
C'est certainement un grand pas scientifique, et l'entrebâillement de la porte vers des possibilités infinies pour l'allongement de la vie pour l'homme. Mais à quel prix?

Par sa folie du pouvoir, son arrogance, son sentiment de supériorité, sa volonté de dominer et profiter de tout ce qui l'entoure, l'homme a fait disparaître une grande partie du vivant, des espèces animales ont disparu totalement ou sont en voie de l'être, les forêts brûlent ou sont assassinées. La planète même est menacée, le réchauffement climatique en est le symptôme le plus criant, les océans sont tellement pollués que demain le poisson qui en provient ne sera plus consommable, l'air est partout irrespirable et source de maladies. 

Un monde inhumain

Alors on peut voir avec terreur s'entrouvrir les portes d'un monde où on élèvera des animaux, qu'on modifiera génétiquement selon les besoins, dans le but unique de prélever leurs organes pour sauver les vies de ces précieux humains qui auront tout tué sur terre. Ce jour-là, et il n'est sans doute pas bien loin, on aura encore franchi une étape dans l'horreur, et dans l'asservissement de la planète aux besoins égoïstes de l'être humain. Qui n'aura plus d'humain que le nom.

Certains s'offusquent qu'on mange des animaux, et les régimes sans viande se propagent à grande vitesse. On peut bien sûr en discuter, et la cause est louable. On peut dire aussi que la nature n'est ni bonne ni cruelle, elles est, tout simplement. Les animaux carnivores doivent tuer pour manger et vivre, et voir des images de félins s'attaquer à des jeunes équidés n'est pas toujours aisé. Mais la nature est comme ça, et les animaux n'ont pas le choix.

Quête de l'immortalité

L'homme a le choix. Il a d'abord asservi l'animal dans des élevages de plus en plus "inhumains" pour en disposer plus facilement. Il va bientôt faire celui d'élever et modifier génétiquement ces mêmes animaux pour leur piquer leurs organes et les mettre à la place des siens, quand ils sont défaillants.
La science avance, tranquille, on recherche et on trouve. Puis on applique. Quand on se pose les bonnes questions, tenant à la morale ou l'éthique, au rôle et à la place de l'homme, à celui de l'environnement, il est trop tard.
La science avance, pour le meilleur et pour le pire, sans contrôle. A-ton jamais arrêté la science?
Ainsi l'homme et la science mettent en place un monde où l'animal sauvage a disparu, et où n'existe plus que l'animal asservi à l'homme, dans les seuls buts d'être mangé, et bientôt ou d'être prélevés de ses organes pour aider l'homme à gagner son immortalité.
Cette immortalité fait fantasmer toutes les civilisations, des pharaons aux chrétiens qui font croire à celle de l'âme pour rendre supportable la mort inéluctable. On va passer à d'horribles travaux pratiques où l'homme va perdra son âme. Si tant est qu'il en ait une!