Des cancers qui rongent la France

Le 31/05/2025

Dans Humeurs

La France est lestée de cancers qui la rongent, que les politiciens ne veulent pas voir, parce que les soigner est une action lente et de long terme, dépassant largement les échéances électorales.

Une population en mal d'identité

Ca a commencé dans les banlieues, et ça s'étend sur tout le territoire, une part croissante de la population ne s'identifie plus à la France, ses valeurs et son état de droit. Le plus souvent plus ou moins en échec, ces personnes rejettent le pays au profit de religions ou de pseudo racines. L'islam en est un large bénéficiaire, et ce qui ne devrait être qu'une religion, devient faussement, pour beaucoup, une carte d'identité plus prégnante que la république elle-même. On est musulman avant d'être français.
Mais l'islam n'est pas la seule porte de sortie; il y a aussi le narcotrafic de plus en plus violent, qui enferme dans un monde sans valeur, où la violence et la perte de toute éthique sont érigées en règle de conduite.
Et il y a toute cette population accro à ces réseaux sociaux qui légitiment toutes les croyances, aussi bêtes soient-elles, atteinte par le nihilisme et la perte de foi dans le progrès et la démocratie, qui leur permettent d'imputer aux autres, et surtout à l'Etat, leurs propre insuffisance.  
Ainsi toute une partie de la France ne croit plus dans les valeurs de la république, rejette la démocratie ressentie comme faible, n'a plus foi en l'état de droit, et voit dans l'islam, l'illibéralisme voire l'autoritaisme, les extrêmismes et la violence;  une voie d'espérance.

Une classe politique démagogique et déconnectée

Le risque démagogique est inhérant à la démocratie, qui sous-tend de plaire pour être élu. La rigueur budgétaire, le bon sens, le réalisme, ne sont pas des arguments à succès des campagnes électorales.
Ainsi la France est-elle devenue depuis l'après-guerre le pays du laxisme budgétaire et du clientélisme échévelé, alimentés par des politiciens sans courage politique.
On l'a oublié, mais les "trente glorieuses" ont été celles d'une inflation galopante, qui a conduit à une succession de dévaluations coûteuses pour le pays et nocives pour son image.
Depuis la construction de l'Europe, on ne peut plus dévaluer, mais la France a lâchement profité de la bonne gestion des pays forts pour persévérer dans ses travers budgétaires et financiers, au point d'arriver aujourd'hui à la traîne des grands pays pour le sérieux de sa gestion. Les déficits ne sont plus sous contrôle, et entachent dorénavant la crédibilité de la France en Europe et dans le monde.
La conscience commence à gagner les esprits, mais dès qu'on envisage d'augmenter une recette ou diminuer une dépense, c'est toujours l'embrasement des groupes concernés, aussitôt soutenu par une belle partie de la classe politique et de l'opinion.
Lorsque la pusillanimité de la France conduira les marchés à douter de l'euro, alors les bons élèves de l'Europe éléveront la voix et n'auront d'autre solution que de mettre la France sous tutelle!

Des grandes entreprises en manque de vision industrielle

Les financiers ont pris le pouvoir dans les grandes entreprises capitalistes, et la chasse aux coûts, notamment salariaux, a pris le pas sur l'innovation et la vision industrielle à moyen et long terme. 
Les grandes entreprises ont trop souvent choisi de mettre à leur tête des énarques ayant fait leurs classes dans les cabinets ministériels et les grandes banques. Le résultat en est des entreprises frileuses, obsédées par la baisse des coûts de personnel, et centrées sur la croissance externe au détriment de la stratégie industrielle.
On contraint les salaires, on ferme ce qui est moins rentable, on sous-traite, on délocalise, on "dégraisse" les effectifs en faisant peser sur ceux qui restent la charge de travail des postes supprimés. L'augmentation des profits générés, quand c'est le cas, va grossir les dividendes, et les bonus et parts variables des dirigeants et cadres supérieurs. Un bel exemple récent en est le médiatique ex patron de Stellantis, d'abord porté aux nues, puis congédié pour mauvais résultats, après avoir apporté le groupe français à l'italien FIAT !
A ce jeu là, les classes populaires et moyennes reçoivent des miettes, et l'obsolescence de l'entreprise est en route, conduisant à une rapide sortie du marché.
Le travail est dévalorisé, les salariés sont démobilisés, les jeunes ne rêvent plus d'entreprise, même les plus généreuses.

Un pays ingouvernable paradis du "y a qu'à faut qu'on"

 

La France est dans le livre des records pour les révolutions, les manifestations, les grèves. Les cafés du commerce où on refaisait le monde autour d'un ballon ont été remplacés par les réseaux sociaux, infiniment plus mobilisateurs et violents. L'esprit frondeur y règne en maître, et facilite grandement les oppositions à tout et son contraire. Tout le monde s'y voit intelligent et compétent.
Dans quel autre pays verrait-on un projet d'aéroport arrêté au bout de trente ans après avoir subi les affres de la zad, des procès à répétion avec des jugements dans tous les sens, un référendum au résultat non suivi ...? Ou encore un projet autoroutier lui aussi vieux de trente ans, différé, arrêté, repris, et ce n'est pas fini !
Le résultat ? Un parlement sans majorité, des partis politiques incapables de s'entendre sur un programme de gouvernement, des mobilisations à chaque projet rendant tout changement impossible - zad, gilets jaunes, grèves, défilés, émeutes -  une justice décrédibilisée par des recours sans fin pour vices de forme et de procédure qui profitent aux accusés et désespèrent les victimes, des sempiternelles grèves des transports publics, des pas en avant succédant aux pas en arrière, et une opinion publique de plus en plus négative et défaitiste.   

 

Face aux EU et à la Chine, mais aussi dans une moindre mesure à l'Inde et quelques autres, quelles sont les chances de la France d'éviter le déclin et la marginalisation ?
Certes la France appartient à l'Europe et n'est pas seule dans la bataille. Mais l'Europe, que ce soit en France ou dans les pays européens, attire de moins en moins alors que le nationalisme et le repli sur soi sont la réponse partagée par un nombre croissant de pays à la volonté de suprématie de la Chine et des US.
Une France pessimiste et sceptique dans une Europe de nationalismes va très vite être balayée des puissances économiques dominantes, et  sortir du cercle des grandes puissances.