Le progrès entraîne le progrès sous l'amélioration des outils permis par ce même progrès, l'accroissement du niveau d'éducation des peuples, et le moteur que constitue le capitalisme. Car le progrès est un instrument privilégié du capitalisme quand il devient innovation. Et c'est l'innovation qui permet, provisoirement, d'être en situation de monopole, celle-là même qui permet de fixer le prix de vente et donc les marges.
Les humanistes du 19ème siècle ont beaucoup écrit sur le progrès, dans lequel leur foi pouvait compenser leur non croyance en un dieu qui apportait du sens. Le progrès serait alors une voie dans laquelle le monde irait pour donner plus de bonheur aux hommes. Dans un temps où le travail manuel était surreprésenté, difficile et mortifère, ce n'était pas une mince espérance que le progrès remplace les tâches les plus difficiles qu'on pensait immuables.
Le 19 ème siècle a été celui des grandes révolutions qui en quelques décennies ont changé le monde. Le charbon et la machine à vapeur ont bouleversé les techniques, ouvrant la voie au développement de l'industrie et des transports modernes, voiture, train, avion. En même temps la recherche médicale ouvrait la voie vers une santé moderne et l'allongement de l'espérance de vie.
Le progrès est alors reçu avec bonheur, car facilite la vie et ouvre des perspectives heureuses. L'usage du lavoir disparaît au profit de la machine à laver, se déplacer est facile et de plus en plus rapide, les régions se désenclavent, le travail se dépénibilise, l'espérance de vie explose : elle augmente de 17 ans en 75 ans, pour atteindre en 2024 85.7 ans pour les femmes, 80,1 ans pour les hommes.