Les grognons diront qu'on n'est pas certain de l'étendue des destructions des installations nucléaires iraniennes, que la bombe n'est retardée que de quelques mois.
Ils regretteront la violation du droit international par Israël et les EU, que la force triomphe du droit, que c'est un recul de plusieurs décennies.
Ils regretteront que seul l'intérêt d'Israël a été pris en considération, que celui du peuple iranien a été ignoré, et que c'est la double peine pour lui : humiliation de la défaite et durcissement à attendre des ayatollahs à son égard.
Ils regretteront le triomphe d'un homme peu estimable, égocentrique, narcissique, sans scrupule et à la morale flexible, à la vision du monde matérialiste et mercantile. Ils regretteront qu'encore une fois la force et le mépris de l'autre l'emportent sur le droit et les valeurs humanistes.
Mais n'en a t-il pas toujours été ainsi? On avait seulement cru, ou espéré, que les désastres de 40 avaient mis un peu de plomb dans la tête des dirigeants du monde. Nous étions naïfs.
Mais les bombardements ont cessé. Et si le régime iranien n'a pas été abattu, sa nocivité à l'extérieur a été mise à mal, ne faisons pas trop la fine bouche!
L'heure des négociations arrive. La victoire de Trump ne doit pas s'arrêter là. Pour qu'elle soit complète, il convient que les EU profitent de cette incontestable supériorité pour renouer avec l'Iran, rouvrir des négociations de désengagement nucléaire, faire se desserrer l'étreinte du régime à l'encontre de sa population, au besoin en jouant sur les embargos, éviter que le pays ne s'engage vers un chaos le jour où l'armée, ou les gardiens de la révolution, ou les milices, ou la population, voudront se débarrasser d'un régime de terreur qui a conduit l'Iran dans sa terrible régression.
Alors s'il y parvenait, peut-être pourrait-il être nominable au prix Nobel de la paix, certainement pas avant.