Sombre avenir

Le 07/11/2022

Dans Humeurs

On ne croit plus en rien de ce qui a généré notre niveau de vie. La société dans laquelle on vit est la moins inégalitaire de l'Histoire, mais au risque de l'oublier, va-t-on tout casser ? 

 

L'Etat providence
Pour inégalitaire qu'elle demeure, la société occidentale n'a jamais été aussi soucieuse de l'égalité. Certes il y a d'un côté Bernard Arnault, Patrick Drahi ou Kylian Mbappé aux revenus abyssaux, et de l'autre des smicads, des chômeurs, des sdf. Mais cela  a toujours été le cas, palais, châteaux, temples-tombeaux pour les uns, bicoques et fosses communes pour les autres.
Mais grâce à des mesures d'assistance et d'aides financières, comme jamais dans l'histoire, la misère est devenue exception, même si la tendance à l'amélioration du niveau de vie des classes les plus modestes s'est inflèchie depuis trois décennies.

Cette croissance continue depuis plus de deux siècles a reposé sur la foi dans le progrès technique, la libération des échanges d'abord nationaux ensuite mondiaux, et sur la financiarisation des économies elle aussi nationale puis mondiale. Le développement de la société par actions a permis d'orienter l'argent vers l'industrie de tous les pays.

 
 

L'humanisme des premiers temps et les luttes sociales ont donné naissance à l'Etat providence. Si bien que jusqu'à ces dernières années, tout le monde s'accordait à penser que tout allait se poursuivre dans le meilleur des mondes possibles. Mais non !

Crise sanitaire mondiale, guerre en Ukraine mettant en avant la dépendance énergétique, chaleur caniculaire de l'été nous envoyant en pleine figure les effets du déréglement climatique, ont renvoyé politiques et experts à leurs chères études.

L'inversion du discours
Il y a seulement un an, les meilleurs économistes paradaient sur les antennes pour affirmer que les taux allaient rester durablement à leur niveau zéro, que l'inflation était une chose du passé, certains allant même jusqu'à préconiser son retour pour booster une croissance jugée trop molle, confondant cause et effet.
Depuis, les crises ci-dessus ont mis à nu notre dépendance vis à vis de l'étranger, même pour des produits aussi basiques que des masques de protection. Elle a mis en avant notre dépendance vis à vis d' un tout petit nombre de pays pour l'énergie si nécessaire à l'activité, en même temps que les chaleurs estivales soulignaient comme jamais les effets de ces mêmes énergies fossiles sur la survie, non de la planète, mais de l'homme qui ne pourra plus y vivre.  

 
 

Et chacun d'y aller de ses bilans, commentaires, remèdes, critiques ...
Sauf qu'à ce jour personne n'a vraiment de solution, d'autant qu'on veut croire à des retours quasi immédiats des solutions préconisées.
Le commerce international est remis en question, le pétrole et le gaz sont rejetés comme la peste, la croissance est accusée, tout comme notre niveau de vie que d'aucuns, les plus riches sans doute, souhaitent plus sobre.
Sauf que les énergies renouvelables ne seront pas prêtes avant longtemps à remplacer gaz, pétrole et charbon, d'autant que personne ne veut voir une installation solaire ou éolienne à moins de dix kilomètres de chez lui.
Sauf que l'énergie nucléaire est peut-être une fausse bonne solution - si tant est qu'on sache encore construire des centrales - il n'y a pas de mines d'uranium en Europe, le risque d'accident existe, on l'a vu, et le stockage des déchets demeure bien problématique.

Reste la sobriété voire la décroissance, avec retour aux productions agricoles locales et circuits courts, contraintes de moindre utilisation des voitures quelque soit le moteur, baisse de tempérture du chauffage des habitations, de l'isolement des "passoires thermiques", relocalisation d'industries délocalisées en Asie, limitation à l'utilisation des avions. Rien sur les guerres !

S'il n'est pas sûr que ces mesures auront un effet sur les tempétatures, il est certain qu'elles affaibliront fortement nos économies occidentales, avec à court terme un appauvrissement des populations les plus pauvres par l'inflation et le chomage, et à long terme l'accélération du déclin inexorable de l'Europe, qui n'est déjà plus depuis longtemps le lieu où se créent les innovations, et qui ne représentera plus en 2050, avec les EU,  que 10% de la population mondiale.

L'avenir est sombre.