Cimetière du Père Lachaise

Le 02/08/2015

Dans Voyages,randos,balades

Le cimetière ne constitue pas le lieu de promenade le plus recherché, mais  celui du Père Lachaise est plein de charme. 

 
 

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... et de la nature. Situé sur terrain très accidenté, on peut y admirer des arbres centenaires et une riche végétation, qui font oublier le côté funèbre du lieu.
On peut y venir pour y réfléchir, voire se recueillir, sur les tombes d' hommes et de femmes célèbres en leur temps, pour la plupart oubliés. Les cimetières sont tellement remplis d'hommes qui se croyaient indispensables !
On peut y venir pour respirer la douce mélancolie que ce lieu inspire.
On peut y venir pour regarder avec curiosité le culte des morts et du souvenir qui était celui de nos anciens, à l’heure où beaucoup d’entre nous aspirent à l’incinération et à la dispersion des cendres.

Un peu d'histoire
En 1626, des jésuites achètent une propriété de campagne, l’actuel 20ème arrondissement de Paris étant alors hors la ville. La Folie Regnault  devient ainsi une maison de repos de l’Ordre. Le  père de la Chaise, confesseur influent de Louis XIV, y vient souvent, et contribue à sa rénovation en 1682. Son nom restera attribué au lieu.
Un siècle plus tard, en 1763, les jésuites sont expulsés. La ville acquiert la propriété en 1803, et la transforme en cimetière sur les plans de Brongniart (concepteur du Palais de la Bourse).
C’est ici que se déroule les phases ultimes et sanglantes de la Commune. Le 28 mai 1871, les derniers insurgés sont retranchés dans le cimetière. Ils sont attaqués par les versaillais, et une lutte féroce s’engage parmi les tombes. Le lendemain à l’aube, les 147 survivants sont fusillés contre le mur d’enceinte, dans le coin sud-est du cimetière. Une large tranchée ouverte sur place reçoit les corps. Le « Mur des Fédérés » est l’objet de nombreux pèlerinages .

Les personnages célèbres

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 Apollinaire  Balzac  Bellini  Chérubini  Colette  Del Duca
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 Géricault  Héloïse et Abellard  Piaf  Musset  Desproges  Eluard

Les allées du cimetière

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Des chapelles mausolées

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... parfois abandonnées

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On voit dans le cimetière presque plus de chapelles que de pierres tombales. Beaucoup sont abandonnées, livrées à l'oubli puis à l'usure du temps, pierre érodée, inscriptions invisibles, portes ouvertes et bancales. La plupart de ces chapelles ont été érigées au XIXème siècle ou début XXème. Nombre d'entre elles ne voient plus aucun visiteur depuis longtemps. N'est-ce pas là la mort définitive, quand il n'y a plus personne sur terre pour penser à vous ?
Beaucoup de ces monuments sont richement décorés, voire ostentatoires. Ils sont le signe de personnages importants en leur temps, ou qui croyaient l'être, et qui ont voulu que le postérité le croit aussi. Certains ont réussi à résister quelques décennies à l'oubli, et c'est une vraie émotion que de découvrir, au détour des allées ou en suivant le plan, les tombes de Balzac, Eluard, Héloïse et Abélard, et tous les autres.
Pourquoi tant de riches ornements, sculptures, bustes et statues, vitraux, portes ciselées, plaques honorifiques? Certaines chapelles sont de véritables mausolées. Volonté de  garder une trace, de maintenir le souvenir, de se donner l’illusion de l’immortalité ? Ultime lutte contre l’oubli  ? Contre la mort ?
Et pourquoi ce regard différent, aujourd'hui? Cela ne serait-il pas lié au déclin de la religion chrétienne? Au poids grandissant de la raison, qui nous rend sceptiques face à la croyance en la vie éternelle qu’espéraient nos ancêtres, et qui, peut-être, les  poussait à l’érection d’œuvres matérielles du souvenir,  trait d’union entre le monde terrestre et celui des âmes ?